Historique

 

Le canoë est originaire d'Amérique du Nord, où les Amérindiens s'en servaient comme embarcation de transport, la propulsion et la direction étant assurées par une pagaie simple. Le kayak, qui nous vient des Inuits (nom que se donnent les peuples plus connus sous le nom d'Esquimaux), en particulier des Aléoutes, servait notamment pour la chasse, et utilisait une pagaie simple ou double. La qualification de canoë ou de kayak tient donc plus de la pagaie et de la position d'assise qu'au nombre de ses occupants : il y a des canoës monoplaces et des kayaks à 2, 4 ou 10 places par exemple.

On trouve d'autres pratiques de la pagaie à travers les temps, les peuples, les régions : pirogues (Afrique, Amériques), va'a (Polynésie), Vaka (îles Cook). Les embarcations mues à la pagaie sont parmi les plus anciens moyens de déplacement humains, utilisant les chemins d'eau, bien longtemps avant la roue sur les chemins de terre. Elles sont pratiquées pour divers autres usages : moyen de transport, fêtes traditionnelles, annexes à de plus grandes embarcations, loisirs de promenades, de sport à sensation, de glisse.

Les pratiques de canoë-kayak ont beaucoup évolué depuis la fin du XXe siècle, se diversifiant notamment pour les activités de loisir et sport, aidées par l'emploi de nouveaux matériaux et procédés de fabrication dans les embarcations elles-mêmes, mais également dans la pagaie ou les accessoires de sécurité. Initialement en écorces ou en peau tendues sur une armature de bois, canoës et kayaks furent construits en toile tendue sur armature métallique, en bois latté, en métal, et désormais surtout en plastiques et matériaux composites (fibres de verre, carbone, kevlar). Les embarcations ont pris des formes et équipements propres à de nouvelles pratiques, plus exigeantes (free-style, haute rivière, mer,...) ou grand public (embarcations non pontées, c'est-à-dire que le pagayeur est assis sur et non plus dans, avec ou sans autovideur...). La forme actuelle des canoës et kayaks dépend plus de la pratique à laquelle ils sont destinés, et de préférences individuelles, que de leur origine. Il est ainsi souvent facile de confondre un canoë avec un kayak. Seule la position assise ou à genoux du pagayeur -et la pagaie double ou simple- permet de les différencier facilement.

La pratique de compétition en eau calme débute en Angleterre en 1865. La France (1869) et l'Amérique du Nord (1871) suivent. La fédération internationale est créée en 1924 ; elle organise les premiers championnats d'Europe en 1933 et les championnats du monde en 1938. Le programme olympique comprend des courses en eau calme depuis 1936.

En eau vive, la première compétition se tient en 1939 en Allemagne. La Coupe du monde est créée en 1945 et le slalom en eau vive est inclus au programme olympique en 1972. Le premier championnat du monde de descente de rivière est couru en 1959 sur la Vézère (France).

  

Technique sportive

Le canoë-kayak d'eau calme se pratique avec deux types d'embarcations qui obligent le kayakiste ou le céiste à adopter des techniques différentes, même si très souvent les concepts sont les mêmes.

Propulsion en kayak : Le kayakiste est assis sur un siège bas au fond du bateau. Ses pieds reposent sur des cales fixes (en loisir) ou réglables, ou une barre communément appelée cale-pied ou "Barre à pied". Le kayakiste pagaie alternativement des 2 côtés, chassant l'eau vers l'arrière. Mais c'est en fait surtout le pagayeur qui se tire vers l'avant sur l'eau où il s'est ancré avec la pagaie, et transmet le mouvement au bateau via son tronc par contact de ses fesses et poussée de ses pieds. Propulsion et direction sont assurées simultanément. Des actions correctives (coup de pagaie au large, en arrondi) peuvent être nécessaires.

Sur les kayaks de course en ligne, le kayakiste a les genoux plus relevés, et ses pieds commandent une barre de gouverne qui traverse le cale-pied, et actionne par des poulies un gouvernail.

Propulsion en canoë: Le pagayeur est installé assis sur un siège, un pouf ou un barreau, les genoux au fond du bateau. En compétition, on utilise des calages au niveau des genoux et des hanches. Le mouvement de pagayage est un peu différent du kayak. Notamment, la pagaie 'simple' (à une pale) n'est (normalement!) utilisée que d'un coté, et il faut donc 'redresser' la direction. Ceci est assuré par un 'redressement', soit en faisant gouvernail à l'arrière (débutants, loisir), soit en "col de cygne", ou ("coup en J"[(freine moins, pas d'à-coup). En canoë de course en ligne, le céiste a une position dite "en tchèque", un genou au fond du bateau, l'autre en "fente avant", qui permet de produire un effort plus intense.

La difficulté du mouvement, notamment en compétition, et en particulier en canoë/position tchèque, est compliquée par l'instabilité des bateaux, très profilés, combinée à la recherche de performance pour aller le plus vite possible. Le kayakiste ou céiste, en constante situation de précarité, doit gérer l'équilibre. Même les meilleurs au monde ont des pertes d'équilibre, surtout dans les fins de courses avec la fatigue.

Aux techniques de propulsion décrites ci-dessus s'ajoutent d'autres techniques pour agir sur la direction et l'équilibre ("manoeuvres"), souvent associées pour réaliser des "figures" de styles, mais aussi pour gérer la navigation (tactiques, sécurité).

 

Organisation de l'activité

Le canoë-kayak recouvre le sport de compétition olympique, des disciplines compétitives non olympiques et les pratiques de loisir et de tourisme libre ou commercial.

 

Disciplines en France

La Fédération française de canoë-kayak (FFCK) catégorise les activités de canoë et de kayak en fonction de la nature du milieu aquatique où elles sont pratiquées : eau vive, eau calme, mer. L' eau vive (EV) correspond aux milieux aquatiques de types rivière ou fleuve avec des mouvements d'eau dus à la pente et aux rochers du torrent, ayant un effet direct plus ou moins fort sur l'embarcation : rapides, marmites, drossages, vagues, tourbillons; les classes officielles de difficulté en EV vont de classe 1 à 6, niveau extrême possible en conditions rares. À partir de cl.4, la reconnaissance des passages est nécessaire. L' eau calme permet rapidement d'agir sur la maniabilité de son embarcation en maîtrisant l'éventuel courant faible et le vent : des barrages peuvent présenter des dangers, ils sont à reconnaître, et souvent nécessitent un portage. La mer rassemble les activités en océan, mer ou estuaires de fleuves, où les informations sur la météo, les marées et les courants sont nécessaires.

La FFCK et les fédérations européennes proposent une échelle de compétences dans les 3 milieux de pratique sous forme de Pagaies Couleurs - Euro Paddel Pass - , certifiées dans les écoles françaises de canoë-kayak labellisée. Des manifestations de loisir et des compétitions sont organisées.

Selon ces milieux aquatiques, les pratiques, le matériel, les techniques diffèrent. La Fédération française les a recensés comme suit (compétitions et/ou loisir):

  • En eau vive, sont pratiqués :
    • le slalom (descente de partie de rivière (naturelle ou artificielle) avec des contraintes – passage de "portes" (fiches suspendues), parcours obligé, pénalités- ),
    • la descente (consiste à parcourir une portion de rivière en un temps le plus court possible),
    • la rivière sportive de loisir (descendre des rivières de difficulté moyenne),
    • la haute rivière (descente de rapides très difficiles), et les raids... (nécessitent expérience technique, forme physique, exercices de sécurité en équipe et informations locales à jour sur le parcours),
    • le kayak freestyle (réaliser des figures sur une série de vagues),
    • le rafting (descendre des rapides sur une embarcation pneumatique en équipe),
    • la nage en eau vive (il ne s'agit plus de kayak à proprement parler, mais de nageurs équipés d'un flotteur servant aussi de protection).
  • En eau calme, sont pratiqués :
    • la course en ligne (parcourir une distance précise le plus rapidement possible),
    • le kayak-polo (un sport d'équipe qui se joue sur un terrain particulier équipé de cages ; il se rapproche du basket et du hand-ball),
    • le marathon (descendre une longue distance en canoë ou en kayak, sur une rivière ou en eau calme, avec des obstacles nécessitant parfois de porter l'embarcation),
    • le dragon boat
    • le nautisme (pratique de loisir)
    • la randonnée (en journée comme dans les Gorges de l'Ardèche, la Traversée de Paris, ou sur le Rhin Tortu, ou en plusieurs étapes, en Loire ou Danube, autour des lacs Léman ou de Constance, ou en Scandinavie ou au Canada.
  • En mer, enfin, sont pratiqués:
    • le wave-ski et Kayak surf de mer, se rapproche du surf au niveau des compétitions),
    • le merathon (marathon version mer), la pirogue (Va'a).
    • le va'a (Polynésie), le Vaka (îles Cook).
    • en loisir, des croisières côtières par étapes ou des sorties à la journée.

 

Compétitions

Les compétitions sont gérées essentiellement par la Fédération internationale de canoë (FIC), reconnue par le CIO et l'AGFIS.

Le canoë-kayak est un sport olympique depuis 1936 grâce à la course en ligne (la vitesse sur 200 m, 500 m et 1000 m en couloirs de bassin plat, la finale est accessible à travers des courses éliminatoires). Le slalom a été pour la première fois discipline olympique en 1972 puis a disparu jusqu’en 1992 et les Jeux olympiques de Barcelone (le slalom en bassin d'eau vive ; le parcours de 300 m à 400 m contre la montre comprend des passages de portes qui peuvent entraîner des pénalités en cas de passage incorrect).

Les disciplines non-olympiques sont la descente et plus récemment le freestyle, le wave-ski et le kayak polo. La FIC gère la descente de rivière d'eau vive contre la montre, le kayak-polo, le dragon-boat, le marathon, le freestyle, le kayak-surf, le rafting dans certains pays, et le canoë à voile.

Des discussions concernant le va'a (pirogue à balancier du Pacifique) sont en cours.

En France, les pratiquants en compétition sont classés par catégories basées sur l'âge.

Ces catégories sont les suivantes :

  • Poussin : 9 et 10 ans,
  • Benjamin: 11 et 12 ans,
  • Minime : 13 et 14 ans,
  • Cadet : 15 et 16 ans,
  • Junior : 17 et 18 ans,
  • Senior : 19 à 34 ans,
  • Vétéran : À partir de 35 ans. La catégorie Vétéran est organisée par tranches d’âges de 5 années (ex : 35 à 39 = V1 ; 40 à 44 = V2).

Outre ces catégories d'âge, il existe une catégorie spécifique nommée "Handikayak", spécifique aux pratiquants handicapées.

 

Canoë-Kayak de loisir

Le kayak est mono- ou biplace, le canoë se pratique seul, à 2, voire 3 à 8 personnes, embarcations privées, d'associations, ou en location. Les formes sont en général polyvalentes volumineuses et assez stables. Il y a :

  • une pratique touristique ou de loisir vert, surtout estivale ou occasionnelle, sur les rivières calmes, comme les parcours de l'Ardèche ou l'Hérault, les étangs et lacs, les cotes maritimes...
  • une pratique sportive de loisir, sur le rivières plus ou moins mouvementées, et la mer... le plus souvent dans les associations, via de stages -en raison des requis techniques et sécuritaires-

Kayak de mer

Cette discipline permet de découvrir les bords de mer (tourisme, raids) ou de réaliser des courses (Merathon, Marathon). Elle se pratique avec des kayaks très longs (moyenne 5 mètres), souvent munis d'une dérive et quelquefois d'une voile, avec des compartiments fermés par des trappes permettant de recevoir des vivres, tentes, sacs de couchage. Le kayak est immatriculé aux affaires maritimes, le kayakiste de mer peut donc pêcher, alors que les kayaks définis comme "engins de plage" ne le permettent pas.

 

Course en ligne

Sur un plan d’eau calme, les concurrents répartis en couloirs, doivent parcourir une distance donnée afin de franchir en premier la ligne d’arrivée. Les distances sont de 200 et 500 et 1000 mètres, mais aussi de plus longues distances de 2 à 5 km selon la catégorie et encore les marathons et les semi-marathons (il n'y a alors pas de couloirs). Par ailleurs, les embarcations peuvent être monoplaces, biplaces ou quadruples (on parle alors de K1, K2 ou K4, pour les kayaks et de C1, C2 et C4 pour les canoës).Ces bateaux peuvent attiendre une vitesse de 140km/h!!

 

Slalom

Sur des eaux turbulentes, les concurrents doivent parcourir une distance d’environ trois cents mètres et négocier dix-huit à vingt-cinq portes dans un minimum de temps. Il y a plusieurs types de portes : les portes vertes qui se franchissent dans le sens du courant, les portes rouges qui se franchissent à contre-courant les porte en « sky » qui sont sur deux piqués. On doit passer entre les portes sans les toucher, dans le sens de la descente pour les vertes, en remontée pour les rouges. Chaque touche donne une pénalité de 2 points, tandis qu'une porte franchie de manière incorrecte(ou qui n'est pas franchie) entraîne 50 points de pénalité. Les pénalités sont ajoutées au temps réalisé qui est converti en points (1 point = 1 seconde).Il existe différents types d’embarcations pour pratiquer le slalom : le kayak monoplace (le kayakiste est assis dans le bateau), le canoë monoplace C1 (le céiste est à genoux dans son embarcation et utilise une pagaie simple à une pale), le canoë biplace C2. D’une manière générale les embarcations des slalomeurs de compétition sont en aramide (ou Kevlar) ou fibre de carbone ou un mélange des deux : les progrès techniques des dernières années ont fait que la conception des bateaux de slalom est sans cesse marquée par l’avènement de nouvelles formes et volumes. les bateaux actuels mesurent entre 3 metres 50 et 3 metres 70

 

Descente

Sur eau vive moyennement turbulente, le compétiteur doit aller le plus vite possible d’un point à un autre de la rivière (c’est une course contre la montre), il s’agit de bien choisir sa trajectoire en fonction des courants et des obstacles naturels que forment les rochers. Il existe deux types de courses : la descente « classique » d’une durée de douze à vingt-cinq minutes et la descente « sprint » d’une durée d’une à deux minutes ; une course sprint se déroule en deux manches, deux fois le même parcours.

 

Kayak-polo

Sur plan d’eau calme, le Kayak polo est un sport collectif qui voit s’opposer deux équipes de cinq joueurs sur des périodes de deux fois dix minutes. C’est un sport spectaculaire où il faut associer aisance en bateau avec adresse au ballon et esprit d’équipe. On peut le comparer à du water-polo mais dans un bateau !

 

Freestyle

En eau vive, le freestyle se pratique sur des spots (vagues ou rouleaux formés par le courant), on parle alors de park’n’play, et le pratiquant utilise les mouvements d’eau et le relief pour effectuer des figures. Les pratiquants de cette discipline se réunissent souvent sous forme de team où ils organisent ensemble de nombreux festivals réunissant concerts, spectacle aquatique ainsi qu’aérien.
Les « freestylers » ou « rodéomans » n’hésitent pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres à la recherche du spot parfait (le plus connu est Hawaï-sur-Rhône, ensuite on peut citer Charnay, Le Rabioux, etc.).

 

Wave-ski / Kayak surf

Sur une plage à vagues, le wave-ski consiste à enchaîner le plus de figures, à l’instar du freestyle. Cette discipline est un compromis entre surf et kayak. Le kayakiste est assis sur une planche et les pieds encastrés dans des foot-straps. Le Kayak surf est d'avantage un bateau (on y entre; forme souvent de 'sabot') qu'une planche.

 

Merathon

Sur un parcours en mer, le mérathon est une course longue distance en kayak de mer, surf-ski ou en pirogue.

 

Marathon

Le marathon est une course de longue distance sur plan d’eau ou rivière avec la possibilité d’effectuer deux ou trois portages. Les épreuves durent deux ou trois heures voire plus.

 

Les pirogues (Dragon Boat; Va'A, Waka, Vaka)

Originaire des îles du Pacifique Sud, c’est une embarcation qui peut comporter jusqu’à huit pagayeurs. Diverses embarcations traditionnelles survivent, avec même des compétitions dont:

  • le Va'a (pirogue polynésienne à balancier) en tête de file pratiqué en France jusqu’à huit pagayeurs par embarcation, mais aussi le Waka_(canoë)Waka (pirogue maorie), le Vaka (pirogue des îles Cook)
  • le Dragon Boat (embarcation chinoise, avec un équipage d’une vingtaine de pagayeurs)

 

Autres pratiques

 

Le handikayak

La position assise en kayak mono ou biplace permet la pratique à des handicapés moteurs des membres inférieurs et du dos. Des modèles de kayak stables avec des dossiers et des sièges bien formés existent dans le commerce et en location. Il est assez facile d'adapter le siège avec les matériaux modernes. Les malvoyants profitent des biplaces, des aveugles pratiquent le C2 en eau vive. Les précautions particulières concernent les personnes sensibles au froid. Des moniteurs sont formés par la FFCK pour l'accueil des handicapés (complément handikayak).

 

source Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cano%C3%AB-kayak